L’usine du futur : inventer une industrie propre

Lancés à l’automne 2013 dans le but de moderniser l’appareil productif français, les 34 plans de la Nouvelle France Industrielle sont tous validés depuis début juillet. Parmi eux, le plan Usine du futur piloté par Frédéric Sanchez, président du directoire de Fives et Bernard Charlès, PDG de Dassault Systèmes débouche déjà sur des avancées concrètes dont les prêts « Usine du futur » de Bpifrance et le programme d’investissement « 5 E » de CDC Climat.

L’usine du futur devra être « plus respectueuse de son environnement grâce à des modes de production moins consommateurs de ressources et moins générateurs de rejets, plus intelligente, avec des modes de production toujours plus sophistiqués qui repensent l’interface homme-machine ». « Plus flexible, en utilisant des outils de production reconfigurables, elle pourra proposer une offre plus proche des besoins du marché, passant du ‘mass market’ au ‘custom built’.

Plus intégrée, connectée au cœur des territoires et proche des acteurs de son écosystème (clients, sous-traitants, fournisseurs), elle permettra à la France d’être au rendez-vous du prototypage rapide, de la convergence des réseaux sociaux, de l’hyper-connexion des entreprises, des interfaces homme-machine, de la robotique, de l’impression 3D, de l’intelligence artificielle et du design ».

Cette usine plus responsable doit ainsi permettre de répondre aux enjeux majeurs de la compétitivité, à savoir augmenter la performance énergétique, réduire les coûts de fabrication et pouvoir faire face à des besoins modulables en temps réel. Les travaux préparatoires à l’élaboration de la feuille de route ont permis d’identifier 43 leviers de compétitivité et de définir quatre familles d’actions.

QUELLES ACTIONS ?

D’une part, des lignes de production pilotes vont être développées pour servir de vitrines du savoir-faire français. Sept de ces projets sont déjà en cours : fabrication de petites pièces en composite (Daher), ligne Composites Excelcar (PSA), chantiers navals en Bretagne (DCNS), éoliennes off-shore au Havre (Areva), efficacité énergétique dans l’agroalimentaire (Triballat Noyal), moulage par injection de métal (Safran), conditionnement de bouteilles de gaz liquide (Air Liquide).

Une deuxième vague (11 projets pilotes) concernera Lafarge, RTA ou Trimet, Solvay, PFA, Renault, Michelin, Seb, Valeo Eclairage, Technip, CEA/Diotasoft et Enersens à partir de 2015.

D’autre part, des projets de R&D doivent être lancés avec le soutien de l’Etat pour « développer un leadership technologique sur les thématiques clés non encore matures » (ex. : impression 3D avec Gorgé, contrôle non destructif avec le CEA, virtualisation et internet des objets avec 3DS, composites avec Fives) mais aussi pour développer une plate-forme robotique industrielle (CEA et Stäubli)) et renforcer la place de l’homme dans l’entreprise (Stäubli, 3DS, Fives, CEA). Les recherches sont prévues sur la période 2015-2017.

Troisième point, les régions vont être mises à contribution à travers la mise en place de « programmes régionaux d’excellence industrielle des PME et ETI » : elles devront identifier les entreprises à potentiel sur leur propre territoire et les accompagner sur le plan méthodologique ou financier. Quelque 2 000 à 3 000 entreprises devraient ainsi bénéficier d’un soutien régional pour réaliser leur diagnostic industriel.

Enfin s’agissant de l’aide au financement de l’outil industriel, Bpifrance a annoncé fin juin le lancement d’une gamme de prêts de développement appropriés. Et CDC Climat a lancé mi-juillet un nouveau programme d’investissement en vue de financer l’efficacité énergétique des entreprises, principalement industrielles, fortement consommatrices d’énergie

+ d’info : http://blog.pollutec.com/usine-futur.html

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Posté le

8 octobre 2016

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